lundi 11 août 2008

Résumé du livre

A) Introduction :

L’action de Dieu dans le livre d’Esther, ainsi que nous l’avons vu, est comme voilée. Le récit se passe dans une période sombre de l’histoire d’Israël, période pendant laquelle Dieu, à cause du péché de Son peuple, se cache à lui : Esaïe 45,15 ; Jér 33,5. Nous ne chercherons donc pas dans ces pages des prophéties précises ou des types de Christ d’une clarté éblouissante. Mais si nous nous penchons avec foi sur ce récit, nous ne manquons pas d’y découvrir, plus par contraste que par analogie, les contours plus ou moins nets d’une annonce prophétique d’évènements à venir.

B) Principaux enseignements du livre d’Esther :

1) le salut par grâce :

Obtention de la grâce :

Assuérus, en tant que roi, est le représentant du pouvoir suprême et absolu. Dans cette perspective, on peut comparer, par contraste, la démarche d’Esther auprès de lui à l’approche de l’homme vers Dieu :

- Esther entre dans la présence d’un souverain cruel et orgueilleux.
- Elle n’a pas été appelée mais se rend auprès de lui par sa propre initiative
- La loi était contre elle
- Elle n’a personne pour l’introduire
-Le favori du roi est son pire ennemi

- Nous nous approchons d’un Dieu d’amour et de grâce : Héb 4,15-16
- L’appel de Dieu retentit constamment : Venez à moi ! : Mat 11,28 ; Esaïe 55,1
- Les promesses sont là pour nous : Jean 6,37 ; Jér 29,13
- Nous avons le Saint-Esprit : Eph 2,18
- En Jésus-Christ, nous avons un avocat qui plaide notre cause auprès du Père : 1 Jean 2,1

Si un roi inique peut jeter un regard favorable sur l’un de ses sujets et lui faire grâce, combien plus en est-il pour notre Dieu et Père : Luc 18,1 à 8

2) l’instrument de la grâce : la croix

Le gibet destiné à Mardochée et utilisé pour la perte d’Haman devient l’instrument de salut des juifs et apaise la colère du roi : Esther 7,9-10. N’avons-nous pas ici l’annonce voilée de la croix, où le Sauveur du monde est bel et bien mort, mais où Satan a reçu son coup de grâce ? Et n’est-ce pas à la croix que la colère de Dieu s’est à jamais apaisée envers le pécheur : Rom 5,9.

3) les messagers de la grâce :

La défaite d’Haman n’a pas supprimé le danger de mort pour les juifs. Il s’agissait encore d’annuler les effets de sa méchanceté : Esther 8,3. De même, à la croix Satan a été vaincu, mais les conséquences néfastes de son action continuent à se faire sentir dans le monde entier. Aussi le pécheur sauvé par grâce doit-il devenir un gagneur d’âmes. Esther en est un modèle exemplaire. Après avoir été sauvé, elle n’a de cesse d’agir et d’intercéder pour que la faveur dont elle a été l’objet soit accordée à tout son peuple : Esther 8,3 à 6. Elle sait que son accession à la royauté n’a d’autre but que ce salut : Esther 4,14. Réalisons-nous encore pour quel but nous avons été sauvé et associé à Jésus-Christ dans Son règne : 2 Cor 5,14-15.

La bonne nouvelle de la délivrance des juifs est écrite par Mardochée et Esther au nom du roi : Esth 8,8-9, puis traduite dans toutes les langues des 127 provinces du royaume. La bonne nouvelle du royaume doit être proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations : alors viendra la fin : Mat 24,14.

4) les effets de la grâce :

Pour ceux qui en sont l’objet, c’est l’allégresse : 8,16, le repos : 9,16 et l’entrée dans un festin perpétuel : 9,17 ; cp Luc 15,20-24. Pour les autres, c’est la crainte, une crainte qui devient cependant salutaire lorsqu’elle les pousse à entrer dans l’alliance de la grâce : 8,17.

C) Christ, le Libérateur :

Le vrai libérateur des Juifs dans le livre d’Esther est Mardochée. Les différentes étapes de sa vie retracent le parcours d’un autre libérateur plus grand que lui : Jésus-Christ :

Humilié et abaissé :

La phase de la vie de Mardochée pendant laquelle il accomplit humblement sa tâche de portier du roi : 2,19 ; 4,2 ; 6,12 est comme une esquisse de la vie terrestre de Jésus, serviteur caché de l’Eternel sous l’humble manteau du charpentier : Marc 6,3. La loyauté de Mardochée envers l’autorité établie : 2,19 à 23 est le reflet de l’obéissance de Christ au Père dans toutes les étapes de sa vie humaine : Luc 2,40-52.

Destiné au gibet :

Plusieurs héros de l’Ancien Testament, par les évènements de leur propre vie, ont annoncé le sacrifice du Fils de Dieu : Isaac, Jonas… Mardochée, condamné à mort et providentiellement épargné, en est un également. Aucun d’entre eux cependant n’est allé jusqu’où Lui est allé, jusqu’à la mort : Phil 2,8. C’est à ce prix-là qu’était notre salut éternel devant Dieu.

Délivré et glorifié :

Comme Mardochée a été délivré du gibet, Christ a été délivré des liens de la mort. Ce n’est qu’après l’apaisement de la colère divine à la croix : 7,10 que le Sauveur a été comblé d’honneur par Dieu : 8,1-2. Après la chute d’Haman et l’élévation de Mardochée, Esther, sans honte, révèle quels sont les liens qui l’unissent à celui que le roi honore : 8,1. La glorification de Christ à l’Ascension a sonné l’heure du témoignage, l’heure où les Siens doivent faire connaître à tous la parenté spirituelle qui les lie à Lui : Luc 12,8-9.

En possession des pleins pouvoirs :

Quand les messagers royaux auront terminé leur tâche : Mat 24,14, Christ sortira de chez le Roi revêtu officiellement de l’autorité royale : 8,15 ; Luc 19,12.15. Ce sera un jour d’allégresse pour le nouvel Israël de Dieu, lequel aura enfin reconnu la divine autorité de son Messie. Son apparition sera le gage du triomphe final, marqué par la gloire des Siens : 8,16-17a. La manifestation de Sa puissance : 9,4 plongera les nations dans la crainte des juifs et ceux-ci seront rendus invincibles : Deut 11,25. Il tirera alors vengeance de Ses ennemis et accordera à Son peuple repos et allégresse : Ps 58,11 ; Ps 149,6 à 9 ; Esaïe 35,4 ; 59,17-18. Le tribut payé à Assuérus : 10,1 est une faible annonce prophétique de l’hommage que rendra un jour l’univers entier au Souverain des cieux et de la terre : Ps 22,28-29. En attendant, Il intercède auprès du Père pour nous et plaide pour le bonheur des Siens : 10,3 ; Rom 8,34.

D) Le livre d’Esther, roman de la providence :

Bien que Dieu soit caché à Son peuple, Il ne manque pas de manifester tout de même Sa toute-puissance par Sa providence. Une providence qui se manifeste ici :

Dans les détails apparemment insignifiants :

- le refus d’une reine : 1,12
- la beauté d’une captive : ch 2
- l’oubli d’un monarque : 2,19 à 23
- le hasard du sort : 3,7.12
- le bon vouloir d’un monarque capricieux : 5,2
- l’hésitation d’une femme : 5,6-8
- une nuit d’insomnie : 6,1
- le choix d’une lecture : 6,1-2
- le caprice d’une mémoire : 6,3
- le zèle d’un criminel : 6,4
etc…

Dans chaque circonstance, sans exception :

Rien ne se passe en dehors de la sphère de la Providence. Les acteurs de la scène, quels que soient leur race, leur sexe, leur rang social, la valeur morale de leur caractère, leurs réactions personnelles, et les multiples évènements de la vie privée ou nationale : tout se meut dans l’atmosphère de la providence : Lam 3,37-38. Rom 8,28.

Sans qu’aucune atteinte soit portée à la liberté humaine :

Apparemment les hommes semblent être libres de leur décision et de leur destinée. Mais Dieu est là et Il fait concourir même la rébellion des hommes à Sa gloire et à Son plan de libération : Rom 9,14 à 23.

Oui, l’Eternel est un Dieu qui sait tout et qui peut tout ce qu’Il veut aussi bien dans les cieux que sur la terre : Ps 135,6.

Etude d'Esther 10


Epilogue du livre :

Le livre d’Esther se termine par le récit abrégé et résumé de ce que fut le règne d’Assuérus et le rôle que joua Mardochée à ses côtés à partir du jour où il lui fut associé. Ce bref récit est un reflet de ce qui se passera (et se passe en partie déjà) dans le monde quand le Christ, en possession des pleins pouvoirs, y exercera l’autorité en communion avec Son Père : Psaume 2,7-8 :

- le tribut payé à Assuérus par tous les peuples, près ou lointains, qui vivaient sous sa domination est l’image prophétique de l’hommage que rendra un jours l’univers entier au Souverain des cieux et de la terre sous le gouvernement de Christ : Psaume 22,28 à 30 ; Zach 14,16 à 19

- l’élévation de Mardochée à la droite d’Assuérus suite à sa victoire sur Haman est le type même de celle de Jésus-Christ, vainqueur de Satan par son obéissance au Père jusqu’à la mort de la croix : Phil 2,5 à 11.

- le rôle qu’il joua dès lors dans cette position pour son peuple et la place qu’il occupa dans son cœur sont l’image de ce que Christ est et représente pour nous depuis le jour de Son élévation à la droite du Père.
5 choses précises, se rapportant également à Christ, nous sont dites à son sujet :

- le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus : Dieu, notre Dieu, est le Dieu unique, le Dieu de tous les peuples et de toutes les nations : Eph 3,14-15. Cependant, en vertu du privilège de l’élection, c’est à un Juif, Jésus, que reviendra d’exercer en Son nom le pouvoir et la domination sur tous les peuples : Gen 12,1 à 3 ; Jean 4,22 ; Rom 9,4-5

- le grand homme des juifs : nul doute que peu de peuples dans l’histoire n’ont produit autant de célébrités ni d’hommes influents dans tous les domaines que le peuple juif . Cependant de tous, Jésus aura été et restera le plus grand : Luc 1,31-32

- aimé par la multitude de ses frères : Jésus est et sera pour l’éternité le Bien-aimé cher aux cœurs de tous les élus : Apoc 5,8 à 14. Si nous l’aimons cependant, c’est parce qu’Il nous a aimé le premier , et qu’Il n’a pas hésité à donner Sa vie et verser Son sang pour nous sauver et nous délivrer de nos péchés : Apoc 1,5 ; 1 Jean 4,10.19

- il recherchait le bien de son peuple : tel est toujours aujourd’hui la préoccupation du Seigneur Jésus envers les Siens : travailler à ce que tout, y compris les choses les plus difficiles et les plus désagréables qui nous atteignent concourent à notre bien : Rom 8,28.37-39

- il parlait pour l’avantage de toute sa race : tel est aujourd’hui le sens de l’action du Fils auprès du Père. En tant que Médiateur, Souverain sacrificateur et Avocat, Il ne cesse de prier et d’intercéder pour nous : Rom 8,33 ; 1 Jean 1,2 ; Héb 9,11 à 12

A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles ! Amen : ! : Apoc 5,13-14.

Esther 10

Texte biblique

Epilogue

Le roi Assuérus imposa un tribut au pays et aux îles de la mer. Tous les faits concernant sa puissance et ses exploits, et les détails sur la grandeur à laquelle le roi éleva Mardochée, ne sont–ils pas écrits dans le livre des Chroniques des rois des Mèdes et des Perses ? Car le Juif Mardochée était le premier après le roi Assuérus ; considéré parmi les Juifs et aimé de la multitude de ses frères, il rechercha le bien de son peuple et parla pour le bonheur de toute sa race.

Etude d'Esther 9


A) Défense des juifs contre leurs ennemis : v 1 à 16 :

1) la date où eurent lieu les évènements :

C’était le 13ème jour du 12ème mois, date choisie par Haman lui-même en fonction des oracles ou augures des sages, magiciens ou astrologues du royaume de Perse qu’il avait consultés : 3,7. Ainsi ce jour qui, selon leurs prédictions, aurait du être défavorable aux juifs fut, par un retournement de situation, au contraire le jour par excellence de l’affirmation de leur suprématie sur leurs ennemis et de leur victoire.

Combien aujourd’hui, à l’aube du 3ème millénaire, il en est toujours ainsi :
- au lieu de s’en remettre à Dieu, grands et petits consultent voyants et astrologues pour prendre leur décision : Ezéchiel 21,26-27
- les rayons des librairies et des supermarchés regorgent des prédictions des devins et prophètes de tout poil annonçant un âge d’or ou un " nouvel âge " pour toute la terre.

Comme les prophètes de l’Ancien Testament, nous pouvons être sûrs d’une chose : ces prédictions ne se réaliseront pas. Se produira dans le monde, non ce que les devins et les occultistes de tous bords prédisent, mais ce que Dieu seul dit et décide : Esaïe 41,21 à 26.

2) le retournement de situation :

Comme Haman, leur ennemi, nombreux sont ceux qui dans l’histoire ont programmé l’extermination des juifs. Mais, tout comme pour Haman, leurs espoirs à tous ont été déçus : cf Esaïe 7,4 à 7 ; Ezéch 21,28. En effet au moment même où ils pensaient accomplir et réaliser leurs projets, par l’action souveraine de Dieu, ce ne sont pas eux mais les juifs qui sortirent vainqueurs du combat. Où sont en effet passés aujourd’hui :
- Hitler, son 3ème Reich millénaire et sa " solution finale " ?
- Staline et ses projets de destruction ?

Israël est toujours là, plus que jamais présent et puissant sur la scène de l’histoire. Sa seule présence aujourd’hui parmi nous, en tant que nation, suffit pour témoigner de l’action souveraine de la providence de Dieu à leur égard .

Les hommes malheureusement n’apprennent rien de l’histoire. Une dernière fois, sous la conduite du dernier Haman, l’Antichrist, les armées du monde entier se rassembleront sur la Terre Sainte pour, une fois de plus, projeter l’extermination du peuple juif. Mais en ce jour, qui sera comme le 13 du mois d’Adar, par un retournement de situation divin et au moment même où ils penseront parvenir à leurs fins, ce sera le peuple de Dieu qui sortira victorieux et vainqueur du combat : Soph 3,8.14-15 ; Zach 14,1 à 5.12 à 16 ; Joël 4,9 à 21.

3) les 2 camps :

Alors qu’auparavant la situation des juifs semblait sans issue, le retournement de situation divin a tout changé :
- la terreur des juifs saisit et paralyse leurs adversaires, les rendant incapables de leur résister : Exode 23,27 ; Josué 2,9 ; 1 Sam 14,15 ; 2 Chr 14,13 ; 17,10 ; 20,29 : une terreur présente chaque fois qu’Israël retrouve sa place devant Dieu et dans Sa grâce.
- la terreur qu’inspirait Mardochée avait saisi tous les hommes puissants et importants du royaume qui, immédiatement, choisirent de soutenir son camp : v 3 et 4.

Combien en sera-t-il encore davantage au jour où Jésus, le Crucifié, se révélera et se manifestera à la fin des temps comme le Sauveur et le Libérateur d’Israël, Son peuple. Sa colère s’enflammera alors promptement contre tous ceux qui, dans leur entêtement insensé, persévéreront dans leur folie antichrétienne et antisémite : Psaume 2,10 à 12. En ce jour, on verra alors de nombreux rois, aujourd’hui hostiles à Israël, " tourner leur veste " et rallier la cause de son Messie : Esaïe 19,16 à 25 ; 2,1 à 4 ; Zach 14,16.

Quelle folie cependant chez ceux qui, devant l’évidence du fait que le vent de l’histoire avait tourné, persévérèrent dans leur obstination à vouloir à tout prix combattre les juifs et leur prince. Il connaîtront, à l’instar de leur maître à penser et de ses fils, le sort tragique qui leur fut réservé : v 5 à 10 ; Esaïe 14,21.

De même, depuis la résurrection de Jésus, le vent de l’histoire a tourné : Actes 2,36 ; Rom 1,5 ; Héb 10,12-13. Le retour de Jésus, Fils de Dieu, ne sera pas, par conséquent, pour tous sujet de joie. Car, dit Paul, Il viendra du ciel avec les anges puissants, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à Son Evangile. Il auront alors pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de Sa force : 2 Thes 1,6 à 10. Combien aussi, pendant qu’il en est encore temps et avant qu’il ne soit trop tard, est-il urgent de faire la paix avec Lui : 2 Cor 5,20 à 6,2.

4) le rôle d’Esther dans la victoire remportée par les juifs : v 12-13 :

Elle formula de nouveau une double requête :
- qu’en signe de symbole, pour tous ceux qui s’entêteraient à se conformer au décret d’Haman, ses dix fils tués soient pendus à la même potence que leur père
- qu’un délai supplémentaire de 24 h soit accordé aux juifs dans la ville de Suse pour se défendre contre leurs adversaires.

Ces deux demandes à caractère vengeur et sanguinaire peuvent nous étonner dans la bouche d’une femme de si grande qualité. Elles se comprennent cependant bien si l’on saisit :
- que ce qui est en jeu ici n’est pas une simple question d’intérêt mais la survie même du peuple de Dieu
- que dans l’esprit d’Esther, sa demande n’est pas motivée par une soif insatiable de vengeance, mais dans l’application pure et simple du juste châtiment que méritaient les ennemis des juifs.

Deux signes évidents manifestent cette pure volonté de justice qui animait Esther dans sa demande à Assuérus :

- le fait que, bien que vainqueurs et supérieurs à leurs adversaires, les juifs se soient refusés à se livrer, comme c’était souvent la coutume, au pillage et à des exactions : v 10 et 16. Leur objectif était de se défendre et non de se rendre exécrables aux yeux de tous les autres habitants du royaume de Perse. Se faisant, ils ont été justifiés et se sont épargnés ce que d’autres royaumes n’ont pas manqué de connaître après avoir été les instruments de Dieu pour exercer Son jugement : être à leur tour jugés : Amos 1,9 à 12 ; Abdias 10 à 16 ; Esaïe 10,5 à 7.12-13.

- l’avertissement évident que représentait pour les ennemis des juifs la pendaison publique des fils de leur ennemi à la potence où lui-même avait péri. N’était-elle pas d’une certaine manière une invitation qui leur était adressés à abdiquer et à renoncer à suivre les instructions du décret meurtrier dont ils se réclamaient ?

Une autre raison biblique à la demande d’Esther est que celle-ci, en tant que juive, se plie à la loi biblique du talion : œil pour œil, dent pour dent : Exode 21,24. Elle ne connaît pas encore Jésus qui, par Sa parole, va enseigner de la part de Dieu une autre loi surpassant et dépassant celle donnée dans l’Ancien Testament : la loi du pardon et de l’amour qui s’applique, non seulement envers ses frères et ses amis, mais même envers ses ennemis : Mat 5,43-45.

Ne nous étonnons pas cependant de la sévérité des jugements qui atteindront les ennemis de Dieu, même sur l’ordre de Jésus, notre Sauveur : Apoc 6,1. 8,1. Ils seront l’expression, non de l’année de Sa grâce, mais du jour de Sa colère : Luc 4,18-19 ; Esaie 61,1-2 ; Apoc 6,16-17.

B) La fête de Pourim : v 17 à 32 :

Les jours d’effroi étant passés, les juifs firent des deux jours qui suivirent leur libération, le 14 et le 15 du mois d’Adar, des jours de fête, de repos et de joie. Cette institution d’un jour de fête après un jour de victoire et sa transformation en tradition séculaire n’est pas propre aux juifs, mais commune à tous les peuples ayant connu des temps de guerre et d’oppression : exemple : 8 mai , date anniversaire pour les français de la fin de la 2ème guerre mondiale… Le fait cependant que près de 25 siècles après les faits, elle soit toujours commémorée prend cependant une dimension spirituelle et prophétique tout autre. Essayons de voir ce que signifie cette fête de Pourim pour les juifs et ce qu’elle peut nous enseigner à nous, peuple de la Nouvelle Alliance, et croyants tirés du monde païen :

1) la fête de Pourim pour les juifs :

- Elle fut instituée officiellement par Mardochée et Esther par une double lettre : v 20 et 29, afin que non seulement ceux qui avaient vécu l’événement, mais leurs descendants ne l’oublient pas : v 31. C’est un souci permanent de l’Eternel que les hauts faits spirituels de l’histoire du peuple de Dieu ne tombent pas dans les oubliettes, mais soient :
. consignés dans l’Ecriture : Exode 17,14
. commémorés sous la forme d’une fête traditionnelle pour que le souvenir en soit conservé : Exode 12,14
. rappelés et racontés aux générations suivantes pour qu’elles ne l’oublient pas : Josué 4,6-7.21-22 ; Psaume 78,5-6

Cette perpétuation du souvenir est particulièrement nécessaire pour le peuple de Dieu en temps de détresse et de souffrance. Elle lui rappelle que, si aujourd’hui il traverse un temps difficile, il n’en a pas toujours été ainsi et que Dieu peut, comme Il l’a fait autrefois, le délivrer parfaitement de ses ennemis et de toutes ses tribulations : Ps 77,11-13. Elle sert en même temps de base de prière et de supplication pour le peuple de Dieu dans les temps d’épreuve, d’exil ou d’abandon temporaire : Psaume 44.

- Elle est, pour les juifs de tous les temps, le message clair du Seigneur que si, pour un temps, Il est obligé, à cause de leurs péchés de leur cacher Sa face, Sa fidélité à l’alliance qu’Il a contracté avec eux ne saurait leur faire défaut et garantir leur avenir, leur suprématie et leur sécurité future en tant que peuple terrestre élu : Deut 31,17-18 ; 32,19-20 ; Jér 3,12-13 ; Ezéchiel 38,18 à 22 ; 39,21-22.29. En ce jour, le temps d’angoisse de Jacob, qui dure maintenant depuis des siècles, sera définitivement terminé : Jér 30,7 à 11 ; Rom 11,28-29. Elle est en même temps donc un avertissement clair de ce qui arrivera aux antisémites de tous les temps : Genèse 12,3

- Elle devait être un jour de joie et une fête pour tout le peuple. C’est pourquoi en ce jour :
. des messages de paix et de fidélité étaient envoyés à tous les juifs de toutes les provinces de l’empire : v 30 ; cf 3 jean 2 ; 1 Thes 1,1…
. des échanges mutuels de cadeaux étaient faits : v 19. Réjoui par la délivrance opérée par Dieu, on se félicitait mutuellement en cherchant à réjouir l’autre par un présent
. on faisait des dons aux plus pauvres pour qu’ils ne soient pas écartés de la fête, mais qu’ils puissent se réjouir avec tous : v 22 . Personne ne devait être exclu de la fête pour cause d’indigence ou de pauvreté (combien il en est autrement pour le jour de Noël, rappelle de la venue de notre grand Sauveur et Libérateur…)

- Elle est toujours commémorée aujourd’hui par les juifs de notre époque de la façon suivante. En ce jour , on lit le livre d’Esther et l’on fait 3 prières :
. une prière de louange, remerciant ainsi le Seigneur pour la grâce de pouvoir participer à cette fête.
. une autre prière de louange au Seigneur, Le remerciant des protections et des délivrances accordées à Son peuple dans les siècles passés
. une dernière prière de louange au Seigneur Le remerciant de leur avoir donné la vie afin de pouvoir participer à cette cérémonie

Une particularité lors de cette fête : à la lecture du nom d’Haman, tous crient : " Effacez son nom ! " ou " Le nom du méchant disparaîtra ! " Au milieu du tintamarre des jeunes, le nom des fils d’Haman se prononcent en une seule émission de voix, pour rappeler qu’on les pendît ensemble.

2) le parallèle chrétien de la fête de Pourim :

Il peut être vu dans la Sainte Cène ou dans l’institution traditionnelle d’autres fêtes chrétiennes comme Noël ou Pâques. Dans ces jours de fête et de joie, où des cadeaux sont échangés et où tous, riches et pauvres participent, nous nous souvenons :
- soit de la venue du Seigneur dans ce monde
- soit de Sa mort et de Sa résurrection pour nous : 1 Cor 11,23 à 26
- en tout cas, de Sa victoire et de Son triomphe complet sur l’adversaire

Que le mot d’ordre de notre vie chrétienne soit le même que celui qu’adopta, dans toutes ses tribulations, l’apôtre Paul : " Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur : Phil 4,4. "

Esther 9


Texte biblique
La vengeance des juifs

Au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s’exécuter l’ordre et l’édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis. Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte ; et personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples. Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée. Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu’il devenait de plus en plus puissant. Les Juifs frappèrent à coups d’épée tous leurs ennemis, ils les tuèrent et les firent périr ; ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles. Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, et ils égorgèrent Parschandatha, Dalphon, Aspatha, Poratha, Adalia, Aridatha, Parmaschtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha, les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Ce jour–là, le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale, parvint à la connaissance du roi.

Nouvelle demande d'Esther à Assuérus

Et le roi dit à la reine Esther: Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d’Haman ; qu’auront–ils fait dans le reste des provinces du roi ? Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires–tu encore ? Tu l’obtiendras. Esther répondit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman. Et le roi ordonna de faire ainsi. L’édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d’Haman et les Juifs qui se trouvaient à Suse se rassemblèrent de nouveau le quatorzième jour du mois d’Adar et tuèrent dans Suse trois cents hommes. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Les autres Juifs qui étaient dans les provinces du roi se rassemblèrent et défendirent leur vie ; ils se procurèrent du repos en se délivrant de leurs ennemis, et ils tuèrent soixante–quinze mille de ceux qui leur étaient hostiles. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Ces choses arrivèrent le treizième jour du mois d’Adar. Les Juifs se reposèrent le quatorzième, et ils en firent un jour de festin et de joie. Ceux qui se trouvaient à Suse, s’étant rassemblés le treizième jour et le quatorzième jour, se reposèrent le quinzième, et ils en firent un jour de festin et de joie. C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes sans murailles, font du quatorzième jour du mois d’Adar un jour de joie, de festin et de fête, où l’on s’envoie des portions les uns aux autres.

Institution de la fête commémorative du Purim

Mardochée écrivit ces choses, et il envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, auprès et au loin. Il leur prescrivait de célébrer chaque année le quatorzième jour et le quinzième jour du mois d’Adar comme les jours où ils avaient obtenu du repos en se délivrant de leurs ennemis, de célébrer le mois où leur tristesse avait été changée en joie et leur désolation en jour de fête, et de faire de ces jours des jours de festin et de joie où l’on s’envoie des portions les uns aux autres et où l’on distribue des dons aux indigents. Les Juifs s’engagèrent à faire ce qu’ils avaient déjà commencé et ce que Mardochée leur écrivit. Car Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, ennemi de tous les Juifs, avait formé le projet de les faire périr, et il avait jeté le pur, c’est–à–dire le sort, afin de les tuer et de les détruire ; mais Esther s’étant présentée devant le roi, le roi ordonna par écrit de faire retomber sur la tête d’Haman le méchant projet qu’il avait formé contre les Juifs, et de le pendre au bois, lui et ses fils. C’est pourquoi on appela ces jours Purim, du nom de pur. D’après tout le contenu de cette lettre, d’après ce qu’ils avaient eux–mêmes vu et ce qui leur était arrivé, les Juifs prirent pour eux, pour leur postérité, et pour tous ceux qui s’attacheraient à eux, la résolution et l’engagement irrévocables de célébrer chaque année ces deux jours, selon le mode prescrit et au temps fixé. Ces jours devaient être rappelés et célébrés de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville ; et ces jours de Purim ne devaient jamais être abolis au milieu des Juifs, ni le souvenir s’en effacer parmi leurs descendants. La reine Esther, fille d’Abichaïl, et le Juif Mardochée écrivirent d’une manière pressante une seconde fois pour confirmer la lettre sur les Purim. On envoya des lettres à tous les Juifs, dans les cent vingt–sept provinces du roi Assuérus. Elles contenaient des paroles de paix et de fidélité, pour prescrire ces jours de Purim au temps fixé, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient établis pour eux, et comme ils les avaient établis pour eux–mêmes et pour leur postérité, à l’occasion de leur jeûne et de leurs cris. Ainsi l’ordre d’Esther confirma l’institution des Purim, et cela fut écrit dans le livre.

Etude d'Esther 8

Le grand changement :

Ce chapitre nous étonne par la rapidité des changements qui interviennent, suite à la décision royale d’exécution d’Haman, le jour même de sa mort : v 1. Pour nous croyants de la nouvelle alliance, ce jour évoque un autre jour : celui où, sur la croix, Jésus rendit l’esprit, accomplissant à la perfection l’œuvre pour laquelle le Père L’avait envoyé : Jean 19,30 ; Luc 12,50. Ce jour-là aussi déjà, des signes du grand changement qu’allait introduire dans l’univers et pour les hommes la victoire de Christ sur la mort, le péché et l’adversaire se manifestèrent pour aller ensuite et jusqu’à la fin toujours plus en s’amplifiant : Mat 27,51-52. Le récit du chapitre 8 fait ainsi état de 3 changements majeurs consécutifs à la victoire d’Esther sur Haman :

1er changement : un changement de position :

Pour Mardochée, révélé au roi comme à la fois l’oncle d’Esther, mais en même temps comme le véritable instigateur de la délivrance des juifs et du retournement de la situation : v 1 et 2. D’un simple homme anonyme dans le royaume d’Assuérus, Mardochée est élevé soudainement à la condition de favori et de 1er ministre du roi. Une ressemblance frappante avec ce que connurent en leur temps Joseph, fils de Jacob, en Egypte : Gen 41,37 à 43 et Jésus, lors de Sa résurrection : Phil 2,5 à 11.

Mardochée cependant était loin d’être un inconnu pour Assuérus. Son nom et ses œuvres, tombés dans les oubliettes, lui avait été rappelé par Dieu, la nuit même qui avait précédé le second repas d’Esther : 6,2-3. Ce souvenir laissé par le témoignage de Mardochée lorsqu’il n’était qu’un serviteur parmi d’autres aidant, Assuérus n’eut aucun mal à lui accorder immédiatement sa confiance.

Pour beaucoup de nos contemporains aussi, le nom de Jésus est tombé dans les oubliettes de l’histoire. Comme pour le roi Assuérus, depuis longtemps les Evangiles, le livre des mémoires de Sa vie, Ses œuvres et Ses actes ne sont plus ouverts. Alors que les contemporains de Jésus savaient ce qu’Il avait fait : Actes 10,39, nos contemporains ne savent plus rien. Notre devoir bien sûr est de le leur rappeler et de les enseigner à ce sujet pour que ce témoignage soit annoncé et proclamé jusqu’à la fin : Mat 24,14. Pour beaucoup cependant, l’intronisation du Christ et Son établissement dans ce monde comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs à la droite du Père seront une surprise totale : Psaume 2,7 à 9. Ils auraient du pourtant s’y préparer, la résurrection du Christ, fait unique dans les annales de l’histoire, Le déclarant seul apte à occuper cette position devant Dieu : Rom 1,3-4 ; Apoc 5,1 à 5.

Une 2ème réalité qu’exprime le remplacement d’Haman par Mardochée à la tête des affaires du royaume d’Assuérus est le fait que si le Malin est aujourd’hui le prince de ce monde : 1 Jean 5,19 ; Eph 2,2 ; Jean 14,30 ; Luc 4,5-7, il n’en sera pas toujours ainsi. Non ! les ténèbres ne règneront pas toujours, mais la lumière, la justice et la liberté brilleront quand le Fils de David sera là : Esaïe 8,23 à 9,6.

Un changement de situation pour les juifs, peuple de Dieu :

Un changement dû à l’intercession fervente d’Esther auprès d’Assuérus en leur faveur. Notons ici l’exemple qu’elle représente pour nous par l’implication personnelle et le combat qu’elle a dû livrer pour parvenir à ses fins : v 3. Le salut personnel d’Esther ne lui suffit pas. Ce qu’elle veut, c’est que soit englobé tout son peuple, que pas un ne meurt ou ne se perde à cause de la méchanceté d’Haman.

Notons ici la hardiesse d’Esther qui, pour la seconde fois, expose sa vie devant le roi, pleurant et intercédant pour son peuple et, finalement, trouvant une fois de plus grâce à Ses yeux : v 3 et 4. La grâce étant le principe sur la base duquel le roi a commencé à accueillir Esther : cf 5,2-3, celle-ci n’hésite pas à en profiter pour oser demander l’impensable : que le roi qui est le signataire du décret la condamnant elle et son peuple soit maintenant celui qui en ordonne le salut et l’affranchissement.

Osons nous aussi nous approcher de Dieu sur la base de la grâce pour réclamer de Sa part l’application de toutes Ses promesses et de tous les décrets de Sa miséricorde : Héb 4,16. Si Esther a pu trouver grâce auprès d’un Assuérus, combien plus Dieu, qui est devenu notre Père et notre Ami en Jésus-Christ, nous sera-t-Il favorable : Luc 18,1-8. Croyons également à l’efficacité de notre intercession qui, si elle ne peut sauver le monde, pourra au moins sauver les justes qui s’y trouvent : Gen 18,17 à 33 ; 19,22. N’est-ce pas offenser Dieu Lui-même que de ne pas oser Lui adresser nos demandes alors que Lui-même nous y invite et d’être si frileux dans nos attentes alors qu’Il est disposé à nous donner tant : Esaïe 7,10-13 ; 2 Rois 13,14 à 19.

Si Haman est mort, les effets de ses œuvres et du mal dont il a été l’auteur contre le peuple de Dieu survivent après lui. Il en est ainsi des méchants comme des justes. Leur exemple, les traces qu’ils ont laissé dans les vies ou dans l’histoire continuent à porter du fruit, soit en bien, soit en mal, longtemps après eux : Apoc 14,13 ; Jac 5,11. De même , bien que défait et vaincu, les effets de la domination de l’ennemi sur l’humanité se font toujours clairement ressentir.
Sur quoi pouvons nous compter pour en être soustraits et délivrés :
- sur l’intercession actuelle et fervente du Christ auprès du Père : Rom 8,34 ; Zach 3,1 à 5 ; 1 Jean 2,1-2. Il est Celui qui est engagé pour nous auprès du Père à ne perdre aucun de ceux qu’Il Lui a confié, mais de Le ressusciter au dernier jour : Jean 6,39 ; Luc 22,31
- mais aussi partiellement et sans doute avec moins de puissance, sur celle de l’Eglise et des saints : Eph 6,18 ; Job 33,19 à 30. Comment combattons-nous pour la délivrance et le salut des âmes que l’adversaire tient encore enchaîné par les effets de sa méchanceté et de ses mensonges ? La prière agissante (fervente, énergique) du juste a une grande efficacité : Jac 5,16

Un changement dû à la décision du roi suite à la demande passionnée d’Esther : v 7 et 8

Contrairement à la demande d’Esther, le roi ne peut pas simplement purement et annuler le décret signé de sa main par lequel il donnait à Haman le droit d’exterminer les juifs. Si lui, le roi, est le premier à transgresser les lois de son royaume, qu’en sera-t-il pour ses sujets (combien on aimerait qu’un tel sens de responsabilité habite la conscience de nos dirigeants.) Assuérus n’a dès lors qu’une possibilité : donner carte blanche à Esther et Mardochée pour agir et assurer eux-mêmes la sécurité de leurs compatriotes.

Beaucoup s’étonnent aujourd’hui que Dieu ne semble rien faire pour arrêter le mal. Ce serait si facile pour Lui, par exemple, de détruire Satan et de transformer instantanément le monde en un paradis. La réponse à cette apparente passivité de Dieu se trouve ici. Celui qui a créé les êtres spirituels et humains à Son image, c’est-à-dire dotés d’une volonté propre et d’une liberté de choix, ne peut, lorsqu’ils ne s’en servent pas comme Il l’aurait souhaité, se retourner contre eux et les détruire .

Une telle réaction conduirait Dieu à deux choses :
- à agir contre ce que Lui-même a mis en route et décidé : à pécher
- à montrer son incapacité à contrôler et à régir Son œuvre de telle manière que ce soit le bien et non le mal qui triomphe.

C’est par la croix et par elle seule que Dieu a résolu ce dilemme. Par elle, dit l’apôtre, Il montre Sa justice de manière à être reconnu juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus : Rom 3,24. Rien ne peut donc être reproché à Dieu. Il reste fidèle aux engagements pris lors de la création, mais rend possible en même temps la délivrance de ceux qui soupirent après leur libération du joug de Satan : Rom 11,33 à 36.

Un changement de perspective et d’avenir :

Mardochée établi comme favori du roi à la place d’Haman, deux décrets contradictoires concernant les juifs ont maintenant cours dans tout le royaume :- le 1er décret, inspiré par Haman, les livre à la mort et à la condamantion sans recours ni possibilité de défense.- Le second, édité par Mardochée et Esther, leur autorisait à se défendre pour assurer leur salut et leur sécurité : v 11 et 12.

De même, deux décrets contradictoires, issus et signés de la main du même Dieu, existent et cohabitent aujourd’hui dans le monde concernant l’humanité : Rom 6,23 :
- le salaire du péché, c’est la mort
- le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur

Tout comme ceux d’Assuérus, ces deux décrets, puisque signés tous deux par la main de Dieu, seront jusqu’à la fin des temps irrévocables : Gen 3,24 ; Ezéch 18,20 ; Rom 1,4 ; 4,25 ; Héb 6,17 à 20. La Bonne nouvelle annoncée, la joie succéda à la tristesse et à la désolation : Esther 8,16 ;3,15.

Qu’en tant que serviteurs de Dieu et messagers de l’Evangile, nous soyons aujourd’hui, à l’exemple de ces courriers envoyés par le roi sur ses chevaux les plus rapides : 8,14, pour nos contemporains les émissaires zélés de cette bonne nouvelle, cause d’une si grande joie, de la venue d’un Sauveur : Luc 2,9-11 ; Rom 10,14 à 15.

Esther 8

Texte biblique

Mardochée présenté au roi

En ce même jour, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Haman, l’ennemi des Juifs ; et Mardochée parut devant le roi, car Esther avait fait connaître la parenté qui l’unissait à elle. Le roi ôta son anneau, qu’il avait repris à Haman, et le donna à Mardochée ; Esther, de son côté, établit Mardochée sur la maison d’Haman.

Nouvelle demande d'Esther au roi

Puis Esther parla de nouveau en présence du roi. Elle se jeta à ses pieds, elle pleura, elle le supplia d’empêcher les effets de la méchanceté d’Haman, l’Agaguite, et la réussite de ses projets contre les Juifs. Le roi tendit le sceptre d’or à Esther, qui se releva et resta debout devant le roi. Elle dit alors : Si le roi le trouve bon et si j’ai trouvé grâce devant lui, si la chose paraît convenable au roi et si je suis agréable à ses yeux, qu’on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, et écrites par lui dans le but de faire périr les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. Car comment pourrais–je voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais–je voir la destruction de ma race ?

Accord du roi

Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée : Voici, j’ai donné à Esther la maison d’Haman, et il a été pendu au bois pour avoir étendu la main contre les Juifs.8 Ecrivez donc en faveur des Juifs comme il vous plaira, au nom du roi, et scellez avec l’anneau du roi ; car une lettre écrite au nom du roi et scellée avec l’anneau du roi ne peut être révoquée. Les secrétaires du roi furent appelés en ce temps, le vingt–troisième jour du troisième mois, qui est le mois de Sivan, et l’on écrivit, suivant tout ce qui fut ordonné par Mardochée, aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs des cent vingt–sept provinces situées de l’Inde à l’Ethiopie, à chaque province selon son écriture, à chaque peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue. On écrivit au nom du roi Assuérus, et l’on scella avec l’anneau du roi. On envoya les lettres par des courriers ayant pour montures des chevaux et des mulets nés de juments. Par ces lettres, le roi donnait aux Juifs, en quelque ville qu’ils fussent, la permission de se rassembler et de défendre leur vie, de détruire, de tuer et de faire périr, avec leurs petits enfants et leurs femmes, tous ceux de chaque peuple et de chaque province qui prendraient les armes pour les attaquer, et de livrer leurs biens au pillage, et cela en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième du douzième mois, qui est le mois d’Adar. Ces lettres renfermaient une copie de l’édit qui devait être publié dans chaque province, et informaient tous les peuples que les Juifs se tiendraient prêts pour ce jour–là à se venger de leurs ennemis. Les courriers, montés sur des chevaux et des mulets, partirent aussitôt et en toute hâte, d’après l’ordre du roi. L’édit fut aussi publié dans Suse, la capitale.

Elévation de Mardochée

Mardochée sortit de chez le roi, avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d’or, et un manteau de byssus et de pourpre. La ville de Suse poussait des cris et se réjouissait. Il n’y avait pour les Juifs que bonheur et joie, allégresse et gloire. Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut parmi les Juifs de la joie et de l’allégresse, des festins et des fêtes. Et beaucoup de gens d’entre les peuples du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs les avait saisis.

dimanche 10 août 2008

Etude d'Esther 7


L’heure de vérité :

Réunis ensemble pour festoyer, l’heure de vérité a sonné pour chacun des participants à ce repas royal :

Pour Haman :

Celui-ci semble au chapitre précédent déjà ne plus être aussi empressé qu’avant d’aller à ce repas : 6,14. Pressent-il qu’il est sur la mauvaise pente et que sa chute qui a commencé par l’humiliation qu’il a subie avec l’honneur public qu’il a du rendre à Mardochée contre lui-même va aller en s’intensifiant ? Ce qui est sûr en tout cas est que, dans son esprit, les dernières paroles entendues avant de partir doivent résonner tout au long du chemin qui le conduit au palais. La suffisance a fait place au doute et l’orgueil à la crainte.

Tel est de la part de Dieu le jugement premier qui attend les méchants : l’effondrement soudain et imprévisible de l’assurance dans laquelle ils vivaient jusqu’à ce moment : Ps 73,18-20. De nombreux malheurs, dit le psalmiste, atteignent souvent le juste, mais de tous, l’Eternel le délivre. Le malheur fait par contre mourir le méchant et le conduit à la condamnation : Ps 34,20-23.

Le projet meurtrier dont il est l’auteur, avec toutes les conséquences négatives qu’il entraîne pour les deux autres invités royaux du repas qu’il partage, est mis en lumière : v 4. Après avoir jusqu’à présent été en position de force, Haman se retrouve seul, livré à lui-même et pris dans les mailles du filet de son orgueil et de sa propre méchanceté. Tôt ou tard, dit l’Ecriture, notre péché finit par nous retrouver : Nomb 32,23. Le pécheur est ainsi la 1ère victime malheureuse de son péché, le premier qui en subit le sort et en souffre : Rom 6,23 ; Ezéchiel 28,18.

Voulant sauver sa vie, Haman s’y prend de façon si maladroite qu’il accroît encore le degré de culpabilité et le caractère odieux de son comportement : v 8. La loi perse prévoyait en effet un terrible châtiment pour quiconque osait toucher ou même s’approcher de la reine. La Bible nous dit explicitement qu’il existe pour tout pécheur une étape au-delà de laquelle toute larme, tout remords, toute repentance devient inutile : Héb 12,16-17 ; 4,1-2 ; 6,4-6 ; Gen 7,16 ; Mat 25,10-11. Pour nous croyants, ne nous privons pas de la grâce, mais aussi souvent que nécessaire, venons à Lui pour confesser nos péchés et recevoir de Sa part miséricorde et grâce : 1 Jean 1,9 à 2,1 ; Héb 4,15-16.

Sur le témoignage de Harbonna , l’un des eunuques du roi qui, sans aucun doute, n’avait aucune sympathie pour Haman et désapprouvait son projet de condamner et faire pendre Mardochée, le roi lui-même prononça la sentence qui devait être lui être appliquée en la circonstance : la peine de mort. Le méchant, quant il est dans la plénitude de sa force a souvent de nombreux ennemis cachés. Mais suffit que le vent tourne et ceux qui le haïssent ne tardent pas à élever la voix pour prendre position contre lui. Haman périt donc le jour même par l’instrument de mort qu’il avait lui-même préparé contre Mardochée, le juste. Telle est la réalité qui se cache derrière la croix qui, sous l’apparence de la défaite, manifeste en fait la réalité de la victoire pour le Christ et, sous l’apparence de la victoire, signe la défaite de l’adversaire : Gen 3,15 ; Col 2,15.

L’histoire d’Haman et de sa tragique fin s’est répété de manière étrange en 1953. Au matin du 1er mars de cette année, Molotof, ministre d’alors des Affaires étrangères des Soviets, reçut le Doyen du Corps diplomatique. Ce dernier attira son attention sur les conséquences internationales néfastes possibles de la poursuite des persécutions juives. Molotof rendit compte aussitôt de cet entretien aux membres du Cabinet. A midi, au Kremlin, Staline ouvrit la réunion du cabinet des Ministres. Aux membres présents, il dévoila son plan pour l’extension de la " solution finale du problème juif ". Les " ennemis du peuple " (des médecins juifs accusés), devaient être pendus sur la place Rouge le 9 mars. Staline exposa comme suit la poursuite de ses intentions :

" Une telle punition n’est toutefois pas en mesure de satisfaire la soif de justice de chaque citoyen soviétique. La colère des masses se tournera contre les juifs du pays. Au cours des trois premiers jours qui suivront cette exécution, il sera impossible d’empêcher le peuple de liquider les juifs, ces ennemis de notre Etat. Le 4ème jour, les juifs réputés et influents du pays s’adresseront au gouvernement des Soviets. Ils reconnaîtront dans leur lettre, la terrible responsabilité dont les juifs se sont chargés. Les auteurs de cette lettre supplieront notre gouvernement de préserver les juifs d’une totale destruction. Nous répondrons naturellement favorablement à cette requête. Nous le ferons en déportant tous les juifs dans des camps spéciaux de l’Extrême Nord et en Sibérie, les isolant totalement du peuple soviétique. Mais un tiers seulement de ces déportés atteindra ces lieux particuliers. La juste colère du peuple occira les autres aux passages des nombreuses stations. "

La fin de cette allocution, au lieu d’être applaudie, fut suivie d’un silence de mort qui régna dans le Conseil. Les ministres évitèrent le regard de Staline. Le " Chef génial du peuple soviétique " ne s’attendait pas à une telle réaction. Il se leva péniblement, jura, et quitta la salle. Après la séance du Cabinet, Staline se rendit dans sa villa à Kunzovo, un faubourg de Moscou. Prévenus par les gardes du corps que le dictateur n’était pas sorti de sa chambre depuis deux jours, les membres du bureau politique se rendirent à la villa. Il fut finalement décidé de forcer les portes de fer menant aux appartements de Staline par les soldats. En pénétrant dans sa chambre à coucher, ces hommes puissants du Kremlin furent frappés de stupeur : Staline agonisant gisait à terre. Personne ne s’empressa de la sauver. Les médecins ne furent appelés que lorsqu’il était trop tard. Le 5 mars, la nouvelle de la mort de Staline fut diffusée. Le 9 mars, jour où les médecins juifs auraient du être pendus, le tyran fut enseveli.

Extraits du journal intime de l’écrivain et journaliste russe Ilja Ehrenbourg.

Pour Esther :

Pour elle aussi, l’heure de vérité, le moment où elle doit enfin révéler sa véritable identité au roi, est venue. Pour se faire, elle expose les faits qui la font souffrir et qui la concerne de telle manière qu’ils apparaissent au roi comme une atteint directe à ses intérêts :

- elle se place en première position dans la requête de grâce et de salut qu’elle adresse au roi. Consciente du prix et de la valeur qu’elle a à ses yeux (l’offre par 3 fois répétée du roi de lui accorder jusqu’à la moitié de son royaume si elle le désire n’en est-il pas la preuve flagrante), Esther mêle ainsi ses intérêts personnels avec ceux de son peuple. Il n’y a dans son esprit aucune différence entre elle et lui, entre son sort et la menace qui pèse sur elle comme sur lui. Comme le lui a déjà dit Mardochée auparavant, si son peuple périt, elle périra avec lui : 4,13 ; si, par contre, Dieu le sauve et qu’elle, par lâcheté, n’aura pas pris sa défense, lui vivra, mais elle périra : 4,14.

L’attitude d’Esther nous rappelle que le sort de chaque croyant dans le monde est lié à celui de tout le peuple de Dieu. Nul, s’il appartient au peuple de Dieu, ne peut dire que ce qui arrive à ses frères, ici ou là, ne le concerne pas. Nous sommes un et faisons partie du même corps : 1 Cor 12,12. Qu’en est-il de nous dans l’église locale ? Souffrons-nous avec celui qui souffre et nous réjouissons-nous avec celui qui est honoré : 1 Cor 12,26. Que Dieu nous donne en Christ d’avoir les mêmes sentiments les uns envers les autres : Rom 12,16.

- elle souligne surtout dans sa demande le fait que la menace qui pèse sur elle et son peuple est un dommage qui porte préjudice, non seulement à elle-même et aux juifs dont elle fait partie, mais encore et surtout au roi lui-même : v 4b.

Quelle grâce de savoir en tant qu’enfants de Dieu que, quoi qu’il nous arrive, ce qui nous atteint L’atteint Lui aussi. Nous sommes pour Lui comme la prunelle de Son œil : Deut 32,10 ; Ps 17,8 ; Zach 2,8. C’est pourquoi lorsque nous passons par la détresse, Il la passe avec nous : Ps 91,15. Il ne saurait, comme le roi Assuérus, ni de marbre, ni indifférent à ce qui nous arrive.

- elle identifie enfin auprès d’Assuérus le coupable, celui qui est à l’origine de tous leurs malheurs : Haman, le favori du roi : v 6.

Rappelons-nous pour nous aussi que notre adversaire n’est pas n’importe qui. Il est celui dont il est dit qu’il était, dans l’ordre des êtres créés, l’un des être les plus privilégiés et les plus intimes de Dieu : Ezéchiel 28,12-15. Nul doute que la nouvelle du complot et de la conspiration que Satan manigança contre Dieu, son Créateur et l’Auteur de toutes les grâces dont il avait été paré, n’occasionna chez Lui le même choc et la même indignation. Aussi pour lui, comme pour Haman, plus de grâce n’est possible. Ayant péché contre le Saint-Esprit, il ne lui reste plus qu’une chose : l’attente terrifiante du jugement et l’ardeur du feu prêt à dévorer les rebelles : Héb 10,26-27. Que Dieu nous garde d’un tel sort et d’une telle folie !

Pour Assuérus :

Surpris par la révélation que vient de lui faire Esther au sujet d’Haman, Assuérus a une double réaction :

- Furieux, il quitte précipitamment le festin pour aller dans le jardin du palais. Les causes de ce départ précipité peuvent être multiples :
. le roi a besoin de s’isoler pour assumer le coup émotionnel de cette révélation et faire le point au sujet de cette affaire. Se peut-il qu’il ait été aussi négligent concernant les affaires de son royaume au point qu’il ait été aveugle sur l’identité des deux personnes qui lui étaient le plus proche :
Esther, sa reine, de qui il ne connaissait encore ni la nationalité, ni l’origine
Haman, son favori, en qui il a mis une telle confiance et duquel il se sent trahi.

La fureur du roi ne présage rien de bon pour Haman : Prov 16,4 ; 20,2. Dans ce court instant d’absence, le cœur du roi a du lutter pour prendre une décision. Pour qui allait-il pencher ? Son retour au palais au moment où Haman, perdant toute dignité, s’effondre sur le divan où était allongé la reine va définitivement entériner son verdict et da décision. Haman sort de la présence du roi le visage voilé (le voile privant de la lumière était l’image des ténèbres de la mort qu’allaient recevoir le condamné : cf Mat 27,45) encadré par des gardes qui le mènent directement à l’échafaud qu’il avait préparé pour Mardochée. Le méchant tombe dans la fosse qu’il a faite et sert de rançon pour le juste : Ps 7,16-17 ; Prov 11,8 ; 21,18.

Le peuple de Dieu peut se réjouir et dire avec le psalmiste : Oui, il y a une récompense pour le juste ; oui, il y a un Dieu qui exerce le jugement sur la terre : Ps 58,11-12

Esther 7

Texte biblique

Esther révèle sa demande au roi

Le roi et Haman allèrent au festin chez la reine Esther. Ce second jour, le roi dit encore à Esther, pendant qu’on buvait le vin : Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée. Que désires–tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l’obtiendras. La reine Esther répondit : Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon, accorde–moi la vie, voilà ma demande, et sauve mon peuple, voilà mon désir ! Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, égorgés, anéantis. Encore si nous étions vendus pour devenir esclaves et servantes, je me tairais, mais l’ennemi ne saurait compenser le dommage fait au roi. Le roi Assuérus prit la parole et dit à la reine Esther : Qui est–il et où est–il celui qui se propose d’agir ainsi ?

Haman désigné, condamné et pendu

Esther répondit : L’oppresseur, l’ennemi, c’est Haman, ce méchant–là ! Haman fut saisi de terreur en présence du roi et de la reine. Et le roi, dans sa colère, se leva et quitta le festin, pour aller dans le jardin du palais. Haman resta pour demander grâce de la vie à la reine Esther, car il voyait bien que sa perte était arrêtée dans l’esprit du roi. Lorsque le roi revint du jardin du palais dans la salle du festin, il vit Haman qui s’était précipité vers le lit sur lequel était Esther, et il dit : Serait–ce encore pour faire violence à la reine, chez moi, dans le palais ? Dès que cette parole fut sortie de la bouche du roi, on voila le visage d’Haman. Et Harbona, l’un des eunuques, dit en présence du roi : Voici, le bois préparé par Haman pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi, est dressé dans la maison d’Haman, à une hauteur de cinquante coudées. Le roi dit: Qu’on y pende Haman ! Et l’on pendit Haman au bois qu’il avait préparé pour Mardochée. Et la colère du roi s’apaisa.

samedi 9 août 2008

Etude d'Esther 6


A) La nuit du revirement :

La potence dressée pour Mardochée, la première invitation d’Esther passée, une nuit seulement subsiste dans le temps pour apporter salut et dénouement pour la situation des Juifs. Une nuit : un délai qui paraît si court mais qui, nous allons le voir, entre les mains de Dieu, sera suffisant pour changer la situation et amorcer de manière irréversible le processus de la délivrance d’Esther et de son peuple et de la chute de leur persécuteur.

Les évènements marquant de cette nuit-là : v 1 : l’insomnie du roi :

Nous ne savons pas exactement à quoi elle est due, quels soucis, quelles pensées l’agitaient au point de lui faire fuir le sommeil. Etait-ce la curiosité éveillée par la démarche de la reine qui, par 2 fois, lui avait caché la raison de son initiative risquée auprès de lui ? Quelle qu’en soit la cause, l’insomnie du roi n’est pas due au hasard. Elle est le résultat de l’action de Dieu qui veut éveiller et attirer son attention sur un fait et des évènements qui, depuis longtemps, sont oubliés et enfouis dans sa mémoire.

Nos insomnies ne sont pas toujours dues non plus au hasard. Elles peuvent également être des moyens de Dieu pour nous parler et nous rappeler différentes choses :
- de régler le problème de notre colère : Eph 4,26
- de nous repentir et nous mettre en règle avec Lui au plus vite : Psaume 32,1 à 4
- de nous presser de nous occuper de manière urgente d’une affaire : Esther 6,1
- de nous avertir de nous détourner de certaines voies dangereuses pour nous : Dan 6,2
- de nous inviter dans des situations spirituelles clés à veiller et prier : Mat 26,40-41
Le désir du roi de se faire lire le livre de ses mémoires

Il aurait pu très bien pour trouver le sommeil demander autre chose : qu’on lui prépare un somnifère, qu’on lui joue de la musique ou qu’on lui lise autre chose. Les possibilités ne manquaient certainement pas. Le fait que le roi désire cette nuit-là qu’on lui lise les récits qui se rapportaient à sa propre histoire est, une fois de plus, la preuve que Dieu orchestrait tous les faits et les évènements qui s’y déroulaient.

Combien il est précieux pour nous aussi parfois que Dieu nous arrête pour nous rappeler et faire sortir de notre mémoire les évènements et les faits marquants de notre vie :

- quand nous doutons, les moments où, de manière claire, nous avons été avec Dieu et Dieu avec nous : 1 Tim 6,12
- quand nous sommes accusés, les promesses au travers desquelles Dieu nous assure de Sa grâce et de Sa faveur : Rom 8,31 à 39
- quand nous sommes négligents, un engagement ou une promesse non tenue : Eccl 5,3-4

La mémoire n’a en elle-même aucun pouvoir. Elle n’est qu’un appareil qui, avec fidélité, enregistre de manière précise et détaillée toute la connaissance accumulée et les faits et gestes de notre vie. Elle est l’instrument privilégié de l’Esprit de Dieu :
- pour nous rappeler en temps voulu ce qui nous est utile au sujet du Christ : Jean 16,13 à 15
- pour fournir au moment voulu les raisons du juste jugement de Dieu et de sa condamnation pour les perdus : Luc 16,25

Gloire à Dieu ! La mémoire de Dieu aura effacé de son souvenir tout ce qui aura été purifié et lavé par le sang de Christ : Rom 8,1 ; Héb 10,16-17

Son attention attirée par " l’affaire Mardochée " : v 2 et 3

Comme notre mémoire, le livre tenu par les chroniqueurs du roi est fidèle pour restituer avec exactitude ce qui le concerne. Pour nous aussi, tout est à nu devant Celui à qui nous devrons rendre compte : Héb 4,13. Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ pour recevoir de Lui selon le bien ou le mal que nous aurons fait dans nos corps : 2 Cor 5,10 ; Rom 2,5-11.16.

Soudainement conscient de la dette qu’il a envers Mardochée, le roi interroge ses serviteurs pour savoir quelle récompense celui-ci a reçu en réponse à sa loyauté. Il ne faudrait pas en effet que le souverain qui exerce le pouvoir sur le plus grand empire du monde soit redevable en quoi que ce soit à l’un de ses sujets ! Dieu de même, nous dit la Bible, n’oubliera aucune des actions que nous avons montrées par amour pour Son nom envers Lui ou envers les saints : Héb 6,10.

La venue de Haman tôt le matin pour accomplir son forfait envers Mardochée : v 4

Lui aussi peut-être n’a pas beaucoup dormi. Mais pendant qu’il tramait son noir complot contre Mardochée, Dieu travaillait quant à Lui dans le cœur du roi pour le délivrer. Notons ici la cascade d’évènements qui vont aboutir à la chute du persécuteur :

- bien que pressé et ayant clairement en tête ce qu’il veut dire au roi, celui-ci ne lui donne pas le temps de s’exprimer en premier : v 6. Ce n’est pas Haman qui a les rênes des circonstances entre les mains, mais Dieu. De même, dans notre faiblesse, nous ne sommes pas livrés exclusivement entre les mains de notre adversaire plus puissant que nous, mais sous le regard et le contrôle précis de Dieu : Job 2,6.

- bien qu’ayant un autre projet en tête, l’orgueil d’Haman excité par la proposition du roi qu’il croit lui être destiné, l’amène à formuler lui-même le châtiment qui conduira à son humiliation : v 7 à 9. De même, c’est par la sentence prononcée par leurs propres bouches contre Jésus que les chefs de ce siècle finiront par se condamner eux-mêmes : Mat 27,20-23 ; Actes 4,9-10 ; 1 Cor 2,7-8

- venu pour demander la tête de Mardochée, Haman quitte la présence d’Assuérus contraint d’appliquer en faveur du Juif qu’il hait et contre lui-même les paroles qu’il a prononcées : v 10 et 11. Un jour aussi, tout genou fléchira et toute langue confessera que Jésus est Seigneur : Phil 2,10-11, ceux qui L’auront aimé comme ceux qui L’auront haï : 2 Thes 1,8-10 ; Apoc 1,7.

Publiquement humilié par la gloire qu’il a donnée, contre son gré, à son pire ennemi, Haman retourne auprès des siens confus et défait. Telle est aujourd’hui la situation dans laquelle se trouve Satan, ce fier esprit, depuis la défaite de Golgotha : Col 2,15. Conscient du processus irréversible engagé pour sa perte, les amis et la femme d’Haman lui signifient clairement quel est le sort auquel il doit désormais s’attendre : v 13. Il l’abandonne ainsi à son sort tragique omettant de lui donner, dans la circonstance, le seul conseil de bon sens dont il aurait besoin : se repentir de son projet et de son dessein de faire périr les juifs avant qu’il ne soit trop tard. Telle est l’œuvre du diable qui, après avoir utilisé des hommes pour servir à ses desseins, les abandonne ensuite à leur sort et à leur désespoir : Mat 27,3 à 5

N’ayant pas le temps de souffler, les serviteurs du roi arrivent à la porte pour l’emmener au festin organisé par la reine : v 14. Pour Esther aussi, la nuit fut loin d’être tranquille. Comme Dieu, elle aussi s’est mise à l’œuvre pour mettre la dernière main à la réalisation de son double projet de dénonciation du mal et de salut pour son peuple. Haman est désormais pris et complètement empêtré dans les mailles du filet qu’il a tendu : Ps 57,7. Tôt ou tard, les méchants devront s’incliner devant les bons et les injustes devant les justes : Prov 14,19 ; Apoc 2,9.

B) Conclusion :

Nul ne peut lutter avec Dieu sans finir par tout perdre. Que Dieu nous donne déjà dans cette vie, non de Lui résister, mais de nous soumettre à Lui joyeusement et volontairement : 1 Pierre 5,5-6

Esther 6

Texte biblique

Insomnie divine

Cette nuit–là, le roi ne put pas dormir, et il se fit apporter le livre des annales, les Chroniques. On les lut devant le roi, et l’on trouva écrit ce que Mardochée avait révélé au sujet de Bigthan et de Théresch, les deux eunuques du roi, gardes du seuil, qui avaient voulu porter la main sur le roi Assuérus. Le roi dit : Quelle marque de distinction et d’honneur Mardochée a–t–il reçue pour cela ? Il n’a rien reçu, répondirent ceux qui servaient le roi. Alors le roi dit : Qui est dans la cour ? –Haman était venu dans la cour extérieure de la maison du roi, pour demander au roi de faire pendre Mardochée au bois qu’il avait préparé pour lui. – Les serviteurs du roi lui répondirent: C’est Haman qui se tient dans la cour. Et le roi dit : Qu’il entre. Haman entra, et le roi lui dit : Que faut–il faire pour un homme que le roi veut honorer ? Haman se dit en lui–même : Quel autre que moi le roi voudrait–il honorer ? Et Haman répondit au roi : Pour un homme que le roi veut honorer, il faut prendre le vêtement royal dont le roi se couvre et le cheval que le roi monte et sur la tête duquel se pose une couronne royale remettre le vêtement et le cheval à l’un des principaux chefs du roi, puis revêtir l’homme que le roi veut honorer, le promener à cheval à travers la place de la ville, et crier devant lui : C’est ainsi que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer ! Le roi dit à Haman : Prends tout de suite le vêtement et le cheval, comme tu l’as dit, et fais ainsi pour Mardochée, le Juif, qui est assis à la porte du roi ; ne néglige rien de tout ce que tu as mentionné.

Elévation de Mardochée, humiliation de Haman

Et Haman prit le vêtement et le cheval, il revêtit Mardochée, il le promena à cheval à travers la place de la ville, et il cria devant lui : C’est ainsi que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer ! Mardochée retourna à la porte du roi, et Haman se rendit en hâte chez lui, désolé et la tête voilée. Haman raconta à Zéresch, sa femme, et à tous ses amis, tout ce qui lui était arrivé. Et ses sages, et Zéresch, sa femme, lui dirent : Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas devant lui. Comme ils lui parlaient encore, les eunuques du roi arrivèrent et conduisirent aussitôt Haman au festin qu’Esther avait préparé.

vendredi 8 août 2008

Etude d'Esther 5


A) La démarche d’Esther auprès du roi :

1) le moment :

Elle eut lieu le 3ème jour du jeûne entrepris par tous les juifs dans le royaume de Perse : 4,16. L’engagement de tout le peuple de Dieu dans la prière et le jeûne constitue l’arrière-plan principal de la démarche d’Esther auprès du roi. Une priorité qui nous rappelle que dans l’oeuvre de Dieu, c’est devant Dieu avant d’être devant les hommes, que se livre notre combat : cf Néhémie 1,4; 2,1-5. Avant de compter sur son pouvoir éventuel de persuasion ou sur la bonne volonté du roi, c’est à Dieu d’abord que la reine, et tout le peuple de Dieu dont elle est à cet instant la porte-parole et la digne représentante, s’attend.

2) la façon :

Bien qu’Esther ayant sans doute revêtu, elle aussi, les habits de deuil pendant les 3 jours précédant, ce n’est pas ainsi, mais revêtue des insignes de la royauté et de ses plus beaux apparats qu’elle se présente devant le roi. Quelles en sont les raisons :

- Esther sait que, si Dieu a Sa part dans la réussite de sa démarche, elle aussi a la sienne. L’oeuvre de Dieu ne s’accomplit pas seule, mais dans la collaboration étroite entre Dieu et les Siens : Mat 9,37-38; 10,1. Dieu ne fera jamais à notre place ni dans notre vie chrétienne, ni dans notre service, ce que nous sommes appellés à faire nous-mêmes : 2 Pier 1,4-5.10. Ce n’est que lorsque l’obéissance de l’homme peut se conjuguer avec la volonté de Dieu en un plein oui que l’oeuvre de Dieu peut se faire.

- Si elle ne peut être sûre de " mettre le roi dans sa poche ", Esther met tous les atouts de son côté pour qu’il puisse en être ainsi. Elle nous enseigne ainsi que, pour toucher les autres et les amener à se rallier à la cause pour laquelle nous voulons les gagner, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ôter de devant leurs pieds les obstacles qui pourraient les faire trébucher : 2 Pier 3,1 à 6; Rom 2,22 à 24; 1 Cor 9,19 à 23; 10,32-33. N’hésitons donc pas à mettre au service de Dieu et des autres tous les dons que nous avons reçu pour les gagner à l’Evangile : 1 Pier 4,10

3) l’impact :

Aussitôt Esther aperçue dans les atours de sa grandeur et de sa beauté, elle gagne la faveur du roi : v 2. Ne voyons pas dans cette réaction immédiate du roi que l’impact de l’attrait et de la fascination qu’exerçait Esther sur lui, mais encore et plus que tout, le résultat de l’exaucement des prières de tout un peuple et de l’oeuvre de Dieu dans son coeur : Néh 2,6-8. Les dispositions de coeur des rois ne sont pas entre leurs mains, mais dans celles de Dieu qui les incline partout où Il veut : Prov 21,1; Actes 4,27-28.

Gagnée à son coeur, le roi tendit à Esther, sa reine, le sceptre d’or qu’il avait en main, signe à la fois de son pouvoir et de sa grâce : v 2. Combien est extraordinaire également l’accés qu’a auprès de son Roi, l’Eglise, Epouse de Christ, parée de tous les atours de sa sainteté et de sa dignité : Eph 5,27. Comment ainsi parée et si belle à Ses yeux, pourrait-Il lui refuser quoi que ce soit : Jean 15,7; Prov 10,24; Ps 37,4. L’étendue des promesses de la grâce nous ayant été certifiée par Sa Parole : Eph 1,18-19 et l’accés à Son trône toujours ouvert quiconque, parmi les enfants de Dieu, s’y présente pour être secouru dans ses besoins peut ainsi être sûr d’être lui aussi bien accueilli : Héb 4,15-16.

4) la démarche :

L’invitation faite par le roi à Esther de lui exprimer son désir ou son fardeau, Esther le formulera sous la forme d’une demande mystérieuse et prudente : v 4 :

- elle invite dans un 1er temps le roi et Haman, son ennemi, au festin qu’elle leur a préparé le jour même. La manière d’agir d’Esther fait donc partie d’un plan et d’une stratégie élaborée d’avance, sans doute au cours du temps de prière et de jeûne qu’elle vient de passer devant Dieu. Esther avance ici, non au rythme de ses sentiments ou de ses idées humaines, mais selon le plan conçu par Dieu Lui-même pour les amener à la délivrance. La recherche de la volonté de Dieu, la mise de côté de sa propre personne, ses sentiments, ses pensées ou sa propre façon de voir les choses ou de concevoir sa délivrance, puis l’obéissance reste toujours le chemin par lequel l’oeuvre et les délivrances de Dieu s’opèrent : cf Josué 5,13-15

- au cours du premier repas, elle reste mystérieuse reportant la révélation de son fardeau et de sa demande à un autre repas prévu pour le lendemain : v 8. Cette façon de faire attendre le roi, humainement vue, aurait pu lui porter préjudice (on sait par le chapitre 1 combien il est dangereux de faire attendre et d’exaspérer Assuérus). Elle permet cependant deux choses :

. de faire sentir au roi, par sa difficulté de l’exprimer, combien sont grands le souci et le fardeau qu’elle porte. Esther sait en effet que la partie n’est pas forcément gagnée et que si le roi semble lui accorder sa faveur, Haman lui aussi est dans la sienne : 3,1 et 15. Aussi entre elle et Haman, son favori, Esther ne sait encore de quel côté la balance de son coeur va pencher.
. de laisser du temps au temps et à Dieu pour parfaire le piège dans lequel Haman doit tomber. Quand nous travaillons dans le plan et la volonté de Dieu, nous n’avons besoin ni de nous inquiéter, ni de forcer les circonstances. Dieu fera en sorte qu’elles concourrent à notre bien et à l’accomplissement de Son dessein pour et à travers nous : Prov 16,7.

B) Réaction d’Haman :

Flatté de l’invitation de la reine et du privilège particulier qui est le sien, Haman sort ce jour-là le coeur plein de joie et d’euphorie : v 9. Il ne sait pas encore que cette joie, comme celle de tous les méchants, sera de courte durée : cf Luc 6,25 :

- sortant du palais de la reine, elle disparait déjà et se transforme aussitôt en colère et en haine, à la vue de Mardochée, le seul homme refusant de plier le genou devant lui et de lui rendre l’honneur qu’il croit devoir lui être rendu. Rien n’est plus versatile que les sentiments de l’homme naturel. Le coeur de l’homme est si mauvais qu’aucune joie, si intense soit-elle, ne saurait durer longtemps, quelque chose de contraire à son orgueil sur son parcours ne tardant pas à la faire disparaître.

- bien qu’ayant " 1000 " raisons humaines : v 11 et 12, elle est incapable d’atteindre la plénitude, l’orgueil humain ne supportant pas qu’une seule chose lui soit refusée : v 13. L’insatisfaction, le mécontentement et, au fond, le désir de tout posséder et de n’avoir rien qui ne nous soit interdit sont, depuis le début des temps, la base de toutes les révoltes et tous les péchés contre Dieu et son prochain : cf Gen 3,1.

Aveuglé par son orgueil, Haman adhère facilement aux conseils de sa femme et de ses intimes travaillant sans le savoir dans le sens du projet de Dieu pour lui : v 14. La nature des paroles et des conseils que nous sommes prêts à écouter de la part des autres est un bon révélateur des pensées et des sentiments qui nous animent : Prov 18,8; 26,22; 17,10. Que Dieu nous garde de nous-mêmes plus que de tout autre chose : c’est de notre coeur que sortent les sources de la vie et de la mort pour notre âme : Prov 4,23; Marc 7,20-23; Jac 3,10-12.

Esther 5


Texte biblique
Démarche d'Esther auprès du roi :

Le troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, devant la maison du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans la maison royale, en face de l’entrée de la maison. Lorsque le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux ; et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qu’il tenait à la main. Esther s’approcha, et toucha le bout du sceptre. Le roi lui dit : Qu’as–tu, reine Esther, et que demandes–tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, elle te serait donnée. Esther répondit : Si le roi le trouve bon, que le roi vienne aujourd’hui avec Haman au festin que je lui ai préparé. Et le roi dit : Allez tout de suite chercher Haman, comme le désire Esther. Le roi se rendit avec Haman au festin qu’avait préparé Esther. Et pendant qu’on buvait le vin, le roi dit à Esther : Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires–tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l’obtiendras. Esther répondit : Voici ce que je demande et ce que je désire. Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi, et s’il plaît au roi d’accorder ma demande et de satisfaire mon désir, que le roi vienne avec Haman au festin que je leur préparerai, et demain je donnerai réponse au roi selon son ordre.

Haman dresse une potence pour Mardochée

Haman sortit ce jour–là, joyeux et le cœur content. Mais lorsqu’il vit, à la porte du roi, Mardochée qui ne se levait ni ne se remuait devant lui, il fut rempli de colère contre Mardochée. Il sut néanmoins se contenir, et il alla chez lui. Puis il envoya chercher ses amis et Zéresch, sa femme. Haman leur parla de la magnificence de ses richesses, du nombre de ses fils, de tout ce qu’avait fait le roi pour l’élever en dignité, et du rang qu’il lui avait donné au–dessus des chefs et des serviteurs du roi. Et il ajouta : Je suis même le seul que la reine Esther ait admis avec le roi au festin qu’elle a fait, et je suis encore invité pour demain chez elle avec le roi.1 Mais tout cela n’est d’aucun prix pour moi aussi longtemps que je verrai Mardochée, le Juif, assis à la porte du roi.1 Zéresch, sa femme, et tous ses amis lui dirent : Qu’on prépare un bois haut de cinquante coudées, et demain matin demande au roi qu’on y pende Mardochée ; puis tu iras joyeux au festin avec le roi. Cet avis plut à Haman, et il fit préparer le bois.

jeudi 7 août 2008

Etudes d'Esther 3 et 4


A) Haman :

1) Cause et cadre de son élévation :

3ème personnage principal de l’histoire de ce livre, après Esther et Mardochée, Haman voit son élévation se faire dans un cadre et pour une cause précise :

- Cadre : elle se produit " après ces évènements " : v 1 : après que le Seigneur ait déjà mis en place les personnes et les éléments permettant de déjouer " la solution finale " qu’il préconisera à Assuérus pour résoudre " la question juive " dans son royaume. Comme nous l’avons souligné à la fin du chapitre précédent, bien que paraissant tout-puissant, le mal ne s’exerce dans le monde que dans les limites et le cadre strict de la volonté permissive de Dieu.
Exemples :
. Job 1,12; 2,6
. 1 Pierre 5,8-10
. 1 Cor 10,13

Ainsi, Dieu ne permet-il jamais à l’ennemi d’avoir le dernier mot, ni dans l’histoire du monde ni dans celle du peuple de Dieu. Mais avant même qu’il ait commencé d’agir pour accomplir ses oeuvres funestes, tout est déjà prêt pour sa défaite et son humiliation.

- Cause : la faiblesse et l’irresponsabilité du roi Assuérus. La Bible ne nous dit pas pour quelles raisons le roi Assuérus décida soudainement d’élever Haman, l’Agaguite. Avait-il fait quelque acte de bravoure pendant les guerres que le roi avait mené pour affermir son royaume ? S’était-il distingué de façon héroique d’une manière ou d’une autre ? Nous ne le savons pas. L’attitude d’Haman suite à son élévation nous enseigne cependant deux choses :

a) la 1ère est que l’on ne peut jamais faire preuve de trop de prudence avant de confier des responsabilités importantes à un homme. D’où la raison pour laquelle les cadres dans l’église ou en Israël n’étaient pas choisis sur la base de leurs compétences seules, mais encore sur celle de leur attitude et de leur caractère : Exode 18,19 à 23; Actes 6,1 à 3; 1 Tim 3,1 à 4

b) la seconde est que la délégation de pouvoir ou l’élévation ne devrait se faire que :
- graduellement
- après avoir pu se faire une idée précise de l’attitude des personnes :
. dans le service
. vis-à-vis des autres serviteurs.

Si quelqu’un démontre une incapacité, soit à travailler en équipe, soit à servir les autres, il est totalement inapte à exercer quoi que ce soit comme responsabilité dans le royaume de Dieu : Luc 22,24 à 27. C’est pourquoi dans la Bible, pratiquement tous ceux qui exercèrent de hautes fonctions spirituelles durent passer par :

- soit un temps de formation difficile à l’humilité : exemple :
. Joseph en Egypte : Gen 39,4.21 à 23 : service dans le monde auprès des incroyants pour qui il devint une personne de confiance
- soit en étant d’abord le serviteur d’un autre : exemples :
. Josué pour Moïse : Exode 24,13; Josué 1,1
. Elisée pour Elie : 2 Rois 3,11
. Paul pour Barnabas : Actes 11,25-26

Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu’on les juge; chez d’autres, ils ne se découvrent qu’après coup : 1 Tim 5,24. Combien nous devons donc être prudents et chercher à bien connaître les motivations profondes de celui à qui l’on confie et délègue des responsabilités de direction dans toute oeuvre.

2) Caractère d’Haman :

Arrivé à la plus haute position du royaume après le roi, le véritable caractère d’Haman se révèle. Une simple comparaison entre lui et le Seigneur Jésus nous révèle combien l’attitude des 2 hommes est aux antipodes l’une de l’autre :

HAMAN
- il aime voir les autres s’incliner et se prosterner devant lui : v 2
- il ne supporte pas quelqu’un lui tienne tête et ne reconnaisse pas sa dignité : v 5
- il est incapable de pardonner, mais garde sa rancoeur et la cultive avec un esprit de vengeance : v 6
- il n’a pour le peuple de Dieu que des projets de meurtre et de mort : v 6

JESUS
- bien que Seigneur, c’était Lui qui servait les autres et s’inclinait devant eux : Jean 13,1 à 5.13 à 15
- Jésus a supporté la moquerie, les coups et les crachats des hommes sans jamais réagir avec haine contre eux : Esaïe 50,6; Jean 19,2-3; Luc 23,35 à 39
- Jésus était prêt à pardonner même Ses pires ennemis. Il a appellé celui qui le trahissait du doux nom d’ami : Mat 26,50; Luc 23,34
- Jésus n’est venu que pour une seule chose : chercher et sauver les perdus : Luc 19,10.41-42
Nous sommes tous par nature semblable à Haman : orgueilleux, méchant, incapable d’essuyer une humiliation ou de pardonner. Le but de l’oeuvre de Dieu et du Saint-Esprit en faisant de nous des rachetés est de nous transformer à la ressemblance de Christ : 2 Cor 3,18

B) Cause et conséquences de la haine d’Haman :

1) Cause :

L’attitude insoumise et non-conformiste de Mardochée à l’égard d’Haman est la cause première de la haine et de la rancoeur criminelle qui va s’éveiller en lui. Elle nous rappelle que, dans le monde, le véritable croyant n’a pas à épouser et à embrasser tous les points de vue et les attitudes idolâtres qu’on voudrait lui imposer. En fait de tout temps, les véritables croyants se sont révélés sous toutes les latitudes comme les résistants les plus acharnés aux prétentions de domination absolue de tous les dictateurs sur les âmes.

Exemples bibliques :
- les 3 amis de Daniel : Daniel 3,10 à 18
- Daniel lui-même : Daniel 6,8 à 15
- les croyants des derniers temps : Apoc 13,7-8

Exemples de l’histoire de l’église : page 22 : précis d’histoire de l’église
- Ignace d’Antioche
- Polycarpe

Quel que soit le prix que cela puisse nous coûter, il y a des moments dans la vie d’un croyant où la fidélité à Dieu et à ses convictions doit passer avant toute autre considération. C’est pour de tels moments que Jésus nous a appellé, en tant que disciples, à être prêt à renoncer à tout, y compris notre propre vie : Luc 14,26. Il est toujours plus juste en toutes choses d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes : Actes 4,19

2) Conséquences :

Mardochée ne cachant pas la cause de son refus de se prosterner devant Haman :
- il était juif : v 4
- le 1er commandement de la loi juive exigeait de n’adorer et de ne servir que Dieu seul : Mat 4,10; deut 6,13-14; 10,20
C’est sur tout le peuple dont il était issu qu’Haman décida de reporter sa haine.

La juste façon dont Haman dépeind ce peuple nous permet de nous faire une image exacte de ses particularités et de sa différence avec tous les autres peuples du monde :

- c’est un peuple choisi, mis à part pour Dieu dès l’origine : v 8; Deut 7,6

- c’est un peuple dispersé et partout infiltré dans le monde : v 8; Lév 26,33; Deut 4,27; Jac 1,1

" Aucun peuple n’est capable, comme le peuple juif, d’être largement répandu, tout en restant tellement séparé des autres peuples. Aucun autre n’est à la fois si national et pourtant si universel. Aucun autre ne préserve son individualité avec autant de ténacité, demeurant au milieu des autres si fermé et si lié. Et pourtant, aucun autre ne parvient comme le Juif à s’attacher à son lieu et à s’accomoder de toutes les circonstances. En tous lieux, le Juif peut s’établir et se faire une place; pourtant, partout il reste un Juif! " (Uhlhorn)

- c’est un peuple qui se distingue par sa loi à laquelle il se soumet en priorité sur les autres loi édictées par les hommes : v 8. C’est l’obéissance première à cette loi qui, tout comme l’Eglise, en tant que peuple de Dieu dans le monde, les fait souvent passer comme des contestataires ou des anti-progressistes : Actes 16,20-21 et 17,7-8

Rappellons -nous encore aujourd’hui que pour nous, peuple de Dieu, Sa parole reste et restera jusqu’à la fin en vigueur et d’actualité : Mat 5,18. Elle n’a pas à être accomodée ou adaptée au goût du jour : 2 Cor 4,2. Nous n’avons pas, en tant que serviteur de Dieu, à plaire d’abord aux hommes, mais à Dieu : Gal 1,10; 6,14.

Assuérus, continuant comme il l’a toujours fait depuis le début du livre, sur la voie de l’irresponsabilité donna son accord à Haman pour " faire de ce peuple ce qu’il lui plaira " : v 11. Le génocide est alors décidé et une date (la veille de la Pâque juive) fixée : v 13. Deux réflexions peuvent conclure ce récit :

- rien n’est pire dans ce monde que de laisser les pleins pouvoirs à un homme pour agir à sa guise contre ceux, d’une autre race, qu’ils considèrent comme des ennemis, des êtres inférieurs ou inutiles (handicapés). L’histoire est jalonnée des récits d’horreur auxquels une telle liberté, sous l’inspiration du péché et du diable, aboutit inévitablement : génocide des juifs sous Hitler, des arméniens par les turques, des kurdes en Irak, des kosovars par les serbes...

- l’homme propose, mais c’est finalement toujours Dieu qui dispose : Prov 16,1. Les grandes dates de l’histoire ne sont pas écrites au hasard, mais toujours selon le calendrier fixé par Dieu : Gal 4,4; Actes 4,27-28.

Ne perdons ainsi jamais de vue dans les pires moments de l’histoire du monde et de notre vie la souveraineté de Dieu qui contrôle parfaitement tout ce qui nous atteind !
C) Les conséquences du décret du roi ordonnant le massacre de tous les juifs :

Alors qu’Haman et le roi festoient, partout où l’on en prend connaissance, le décret du roi provoque de fortes réactions :

1) dans la ville de Suse elle-même : 3,15 :

C’est la tristesse et la consternation. Elles ont pour causes :

- la méconnaissance du roi des sentiments et des pensées qui habitent son peuple. Isolé dans sa tour d’ivoire, n’exerçant le pouvoir que par intérim, Assuérus fut incapable d’anticiper les remous et le type de réaction qu’allait engendrer parmi son peuple la décision qu’il prit, à l’instigation d’Haman, contre les juifs. Une 1ère leçon que nous enseigne cette histoire est que, pour bien gouverner, tout dirigeant qualifié doit travailler à bien connaître ses administrés : leur passé, les sentiments et les opinions qui les habitent, leur croyance ou leur sensibilité... Tout exercice d’autorité pratiqué dans la méconnaissance des personnes à qui elle s’adresse ne peut aboutir qu’au désordre et à la confusion. " Connais bien chacune de tes brebis, conseille au berger l’auteur des proverbes : Prov 27,23 . " Une parole qu’Assuérus, dans la circonstance, aurait bien eu besoin d’entendre!

- la méconnaissance du roi de l’influence considérable qu’exerçait ce peuple qu’il voulait détruire sur les autres. Même si les juifs avaient des ennemis, ils avaient aussi des amis, de nombreuses personnes qui les estimaient et qui, pour certaines, les craignaient : cf Esther 6,13. L’état de la ville de Suse après la nouvelle du décret du roi révèle ainsi le degré d’enracinement qu’avait le peuple de Dieu dans la capitale perse.

2) chez Mardochée et tous les juifs : 4,1 à 3 :

C’est la douleur, le deuil et le désespoir. Une tribulation qui n’a cependant pas que de mauvais côtés. Réduit à son extrémité, sous la menace de la mort et de l’extermination, elle pousse le peuple de Dieu à deux rapprochements :

- avec Dieu : nombreux sont ceux qui, dans la circonstance, se mettent de nouveau à prier et à jeûner. Rien, peut-être, autant que la tribulation, l’épreuve ou la persécution ne réveille autant le peuple de Dieu à ses devoirs spirituels. Ce que la tranquilité et la prospérité sont incapables de produire, c’est l’affliction qui le fait : 1 Pierre 1,6-7

Notons la place particulière qu’occupe ici le jeûne dans cette histoire : v 3,16, comme dans celle du peuple de Dieu en général, dans les moments de détresse et de grande adversité. Le jeûne collectif revêt dans la Bible 6 significations :
. pour s’humilier et être disponible pour Dieu : Lév 16,29 à 31
. pour demander à Dieu une direction et un secours : 2 Chr 20,1 à 3; Actes 13,3;14,3
. pour se repentir : 1 Sam 7,6; Jonas 3,5
. pour être à l’écoute de Sa Parole : Néh 9,1 à 3
. pour se souvenir : Zach 8,19
. pour délivrer : Mat 17,21

Certaines choses, sur le plan spirituel, me paraissent-elles suffisamment graves et sérieuses pour me conduire à jeûner, à délaisser aisance et confort pour m’y adonner ?

- entre eux : la souffrance agit ainsi comme un ciment qui unit les coeurs : Actes 4,23 à 31. Les querelles et les divisions sont oubliées. Le véritable peuple de Dieu se retrouve uni, dans la crainte mais aussi dans la prière, devant son Dieu.

3) pour Esther : elle l’oblige à 4 choses :

- à prendre personnellement position : v 8,13-14. Quand il n’y a aucune pression, ni aucune obligation il est relativement aisé pour l’enfant de Dieu de vivre son témoignage de manière cachée, le limitant à une conduite ou un comportement silencieux. Il en est tout autre au jour de la persécution. Là un choix clair, une position orale et publique doivent être pris : cf Mat 26,69 à 75; 10,32-33. Suis-je prêt de ma propre initiative à prendre aujourd’hui position pour le Seigneur ou dois-je souvent attendre d’y être contraint par la force des choses pour le faire ?

- à révéler clairement son identité au roi : v 13-14. Si jusqu’à présent Esther a pu se taire, l’heure est maintenant venue pour elle de révéler clairement au roi à quel peuple elle appartient et dans quel camp elle se trouve. Elle sait que, pour cela, elle risque sa vie : v 11. Mais c’est là, lui répond Mardochée, le prix à payer pour choisir son camp :
. ou celui du peuple de Dieu, vendu " comme des brebis qu’on mène à l’abattoir " : Rom 8,36
. ou celui de ses persécuteurs, les bouchers qui veulent sa mort

L’appel au témoignage que lance Mardochée à Esther nous rappelle 3 choses :
. que, dans certaines situations où nous devrions prendre position, le silence et l’inaction ne sont pas seulement synonymes d’omission, mais encore de trahison : Prov 24,11-12
. que, face à Dieu, il n’y a que deux camps possibles : ceux qui sont avec Lui et ceux qui sont contre : Mat 12,30; 7,13-14; 25,32
. que le prix de notre allégeance et de notre fidélité à Dieu peut parfois être celui de notre vie : Luc 14,26-27; Jean 12,23 à 26.

- à entrer dans le rôle sur mesure que Dieu avait préparé pour elle en l’élevant à cette position : v 14. Nous ne comprenons pas toujours tout de suite pour quelles raisons Dieu nous fait passer par tel ou tel chemin ou nous place dans tel ou tel endroit... jusqu’au moment où les circonstances nous en font clairement apparaître le but :
. être un témoin pour des personnes " haut placées " : Luc 21,12-13
. être un instrument de salut pour un peuple nombreux : Gen 50,20

Rien dans notre vie n’est le produit du hasard, mais tout concourt à l’accomplissement du dessein que Dieu a en vue pour nous dans le monde et parmi Son peuple : Rom 8,28

- à s’identifier avec son peuple dans l’épreuve qu’il traverse : v 16. Quelle que soit la position que nous occupons dans le monde, vient le moment où nous devons faire le choix :
. soit d’être un avec le peuple de Dieu et prendre sur nous notre part d’opprobre du Christ : Héb 11,24 à 26
. soit d’être du côté du monde et continuer ainsi à vivre en ennemi de la croix : Phil 3,18; Marc 14,10-11

D) Conclusion :

Quels que soient les projets des adversaires du peuple de Dieu, Dieu le certifie : ils ne l’emporteront pas : Esther 4,14; Psaume 129,1 à 4. Le peuple de Dieu de la nouvelle alliance peut lui aussi passer par la tribulation, l’angoisse ou la persécution. Une chose est aussi certaine : nul ne pourra le ravir de Sa main et le séparer de Son amour manifesté en Jésus-Christ : Rom 8,35-37; Jean 10,28. Béni soit-Il pour la solidité de Son alliance et la pleine suffisance de Sa grâce pour nous!